Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Contre feu
21 juin 2014

L'état rêve d'un monde médical à sa botte.

On parle beaucoup aujourd'hui de la réforme dite "du tiers payant". Un économiste avisé disait encore il y a deux jours que c'était un point "mineur", en effet il est question d'avancer 23€ pendant quelques jours. Grâce à la carte Vitale et à l'informatique en réseau, la CPAM rembourse maintenant en moins d'une semaine, puis le tiers restant du montant le temps que la caisse complémentaire paye elle-même.

Les médias nous rabâchent à longueur de journée que dans les autres pays européens, ça marche comme ça et ils nous laissent entendre que nous sommes arriérés.

Faux.

medecin-generaliste

La France dispose d'un réseau unique de médecins libéraux. Une vraie médecine de proximité. Partout ailleurs il est clairement établi que l'accès à la médecine, s'il ne pose pas de problème financier, présente de réelles difficultés de délais et de choix du praticien.

En France, même pour un traitement lourd et long comme celui du cancer, vous avez droit à un double avis. Vous avez la liberté de vous faire soigner où vous voulez.

La réforme du tiers payant pose un double problème pour les médecins.

Premièrement l'administration liée à cette opération. Si la CPAM règle rapidement les professionnels, c'est loin d'être le cas des quelques 400 organismes d'assurances complémentaires.

C'est pour le médecin un réel casse tête. Peut-on se dire une fois pour toutes que les médecins qui ont choisi d'être libéraux n'ont pas fait cela pour devenir les auxiliaires de la sécu !

Sur une journée où le médecin aligne 10 heures de consultations à 23€, un quart d'heure de  perdu c'est 23€ de perdu. Cadeau !

Et pour administrer tous ces remboursements, il est fort probable qu'il faille plus d'un quart d'heure.

Le second problème est le sérieux des patients. Les médias sont forts à nous expliquer que les pharmaciens font cela depuis longtemps.

Tous d'abord on ne parle pas des même montants. Pour une consultation à 23€ vous pouvez avoir une ordonnance à plusieurs centaines d'euros. Dans ce cas le tiers payant à un sens social évident.

Ensuite un pharmacien n'est pas seul dans son officine et il y a toujours des moments creux que l'on peut occuper à administrer les règlements. Ce qui n'est pas le cas du médecin qui est seul dans son cabinet.

Enfin il faut savoir que les "ardoises" sont assez fréquentes car si le client a présenté une carte de mutuelle valide mais a récemment changé d'organisme complémentaire (ou a été radié), la galère commence ! Il faut obtenir du client qu'il fasse la demande en bonne et due forme pour "déconnecter" son ancien organisme de la sécu puis rattacher le nouvel organisme.

Certains ont tout simplement été radiés et n'ont plus de mutuelle, le pharmacien se retrouve avec un impayé.

Je ne vois pas pourquoi les médecins accepteraient cette réforme qui vient contraindre un système de base libérale, quelle contrepartie l'état va-t-il proposer pour compenser la surcharge de travail et le risque d'impayé ?

J'attends de voir.

PhB

Publicité
Publicité
Commentaires
Contre feu
Publicité
Contre feu
Archives
Newsletter
Publicité