Les vieux fayots !

Les récentes déclarations de l'Académie de médecine faisaient un peu télécommandée ou pour le moins dans le sens du vent.

Vous ne les avez peut être pas entendues. Il s'agissait de démontrer que les jeunes médecins ne savaient plus mener un examen traditionnel, écoute, palpation, etc. comme on le faisait du temps où l'on entrait en médecine avec un bac de philosophie ! En deux mots les médecins actuels prescrivent trop d'examens coûteux et c'est là la ruine de la Sécu !

J'ai même entendu qu'ils apprenaient le "palpé" sur un écran d'ordinateur !" C'est sûr qu'il est loin le temps où l'on apprenait aux médecins à faire des ventouses scarifiées ou l'on se contentait de conseiller aux cardiaques de s'abstenir de manger du sel. L'espérance de vie a augmenté de 10 ans en 30 ans et ce n'est certainement pas grâce aux examen traditionnels. Alors bien sûr ils tiennent un discours politiquement correct mais d'un autre temps.

Aujourd'hui on remplace des morceaux d'artères, dans de nombreux cas on traite les AVC avec succès, on détecte les cancers à temps pour les soigner au moins pour un temps. La médecine est devenue scientifique et précise, forcément les vieux croûtons de l'Académie ne s'y reconnaissent plus.

Il est d'autant plus malvenu de s'en prendre aux dépenses soi disant exagérées de leurs jeunes confrères que ces vieux médecins ont toujours énergiquement rejeté les médecines douces, non pas conviction, simplement par pur corporatisme.

Or ces médecines douces, si elles ne sauvent pas souvent la vie, traitent justement fort bien la "bobologie" qui coûte si cher à la dite Sécu. Les médecines douces ne prescrivent presque rien, des plantes, des huiles essentielles et autres remèdes (peu remboursés) qui améliorent quotidiennement l'existence et constituent une excellente prévention.

Les jeunes médecins le savent et sont bien plus ouverts à ces médecines complémentaires et peu onéreuses que leur aînés.

Probablement il y a quelques abus d'examens mais ces vieux médecins de l'Académie doivent aussi prendre en compte l'évolution des habitudes de la société car ils n'ont jamais été eux, confrontés à des familles de patients qui les attaquent en justice pour "privation de chance". Oui, c'est un phénomène assez nouveau, notre société vit à la mode américaine où lorsque l'on subit un malheur, la perte d'un proche, on cherche un coupable pour pouvoir "faire son deuil".

Je déplore cet état de fait mais les médecins sont bien obligés de prendre en compte ce paramètre et ce n'est pas la Sécu qui paye leurs assurances professionnelles qui ne cessent d'augmenter.

http://www.lexinter.net/JF/responsabilite_penale_des_medecins.htm :

"En droit civil, la perte de chance est un dommage susceptible d'ouvrir droit à réparation. La jurisprudence civile, qui a créé cette notion, l'a détournée en matière médicale et l'a utilisée pour faciliter à la victime la preuve de la causalité dans les hypothèses où la relation causale entre la faute médicale avérée et le dommage subi par le patient n'était pas établie avec certitude. Dès lors, la victime n'a plus qu'à prouver que la faute du médecin l'a privée d'une chance de guérir ou d'éviter des séquelles. Si cette chance existe réellement, et si sa perte n'est pas purement hypothétique, la réparation est accordée. La jurisprudence civile de la Cour de cassation admet, de manière habituelle, la privation d'une chance de survie ou de guérison pour indemniser partiellement le dommage."

Alors oui, les médecins prescrivent des examens, pour notre sécurité comme pour la leur.

PhB