Un mal nécessaire.

Et si l'arrivée de la gauche au pouvoir, avec les pleins pouvoirs, était un mal nécessaire ?

Souvenons nous que la dernière fois remonte à 1981 avec l'élection de François Mitterrand, doté d'une majorité "Union de la gauche" plus que confortable à l'Assemblée, cependant otage des communistes dont il a du prendre plusieurs représentants au sein du Gouvernement pour bons et loyaux services rendus.

Plus de trente ans maintenant, aussi les jeunes générations n'ont pas vécu les rapides déconvenues de l'époque, la fuite des capitaux et déjà les dérives autoritaires avec les fameuses écoutes de l'Elysée, sans parler de la fille secrète, cachée, entretenue et protégée par la garde présidentielle dans les propriétés de l'Etat (*).

Dès l'élection suivante, le pouvoir socialiste a été mis en minorité et Mitterrand a du cohabiter avec une majorité de droite.

Abreuvée par les rêves distillés par la gauche qui s'attibue en permanence le monopole du coeur et de la morale, il est naturel que la nouvelle génération ait été tentée par l'expérience. Aujourd'hui elle déchante ...

Les veilleurs pacifiques face aux policiers.

Mais, vous allez dire que j'abuse, le pouvoir socialiste n'a pas que des mauvais côtés. Les problèmes étant ce qu'il sont, les chiffres étants têtus, de renoncements en renoncements, ils sont parfois obligés de faire le sale boulot.

• L'accord "flexi-sécurité" est reconnu par tous les syndicats comme assez défavorable aux salariés, il était cependant indispensable à l'entreprise, que n'aurions nous entendu si la droite avait fait passer un tel accord ?!
• Les retraites : nous ne sommes pas au bout des réformes et les socialistes vont bien devoir ajuster de nouveau les curseurs. On va bien rigoler ...
• Les prisons n'ont jamais été aussi pleines.
• ...

En fait, la société française est tellement sclérosée dans sa fracture droite-gauche, bien plus que toute autre démocratie et ceci du fait du marxisme toujours sous jacent, que seule la gauche peut faire passer certaines réformes sans générer des troubles sociaux disproportionnés.

Bien sur c'est au prix d'autres réformes absurdes comme le mariage pour tous et d'un matraquage fiscal sans précédent.

Faisons le dos rond en attendant des jours meilleurs et résistons tant que possible ...

PhB

(*) voir le livre de Christian Prouteau "La petite demoiselle et autres affaires d'état" paru aux éditions Michel Lafon.